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Gioele AMARO
Idir DAVAINE
Gaël DAVRINCHE
Vincent FOURNIER
Louis GRANET
Eser GUNDUZ
Sarah JEROME
Mathias KISS
Kosta KULUNDZIC
Anselme Mc EVOY
Jochen MÜHLENBRINK
Frédéric PLATEUS
Eric POUGEAU
Dina ROUDMAN
Abel TOURNISSOUX
Abel TOURNISSOUX
Abel Tournissoux est né en 1994 à Mâcon. Il vit et travaille à Bruxelles.
Il peut y avoir des artifices en peinture, mais Abel Tournissoux ne triche pas. Alors que pour Duchamp, c’est le regardeur qui fait l’oeuvre, avec sa peinture Abel Tournissoux invite le regardeur à être (dans) l’oeuvre, ou tout du moins à donner la sensation que l’on fait intimement partie de la scène en y assistant de tout prêt.Il a à coeur de mettre dans sa peinture la beauté de l’époque et c’est ce qui la rend forte. Non seulement sa peinture nous ramène à l’essentiel, mais elle se renouvelle à chaque nouveau contexte. Elle fait sens.
Allégories de l’idéal collectif, les tableaux d’Abel Tournissoux appellent à l’expérience de la communauté. C’est un ensemble de scènes narrant des relations intersubjectives, des moments d’expériences partagées, combinés dans un ensemble d’images complexes.Complexes par les relations à l’espace même des scènes représentées (il s’y passe beaucoup de choses dans les plus récentes), tant par les relations entre les tableaux que les reprises de tableau en tableau.La communauté, le monde rural, la recherche de sens existentiel retrouvé par le rituel sacrificiel, le voyage où la vie nomade devient initiation, les rencontres : autant de racines qui fondent sa démarche.Les ombres des grands peintres ne sont pas loin cependant, des icones auxquelles le jeune artiste répond par allusions et hommages. Ce sera donc par l’expérience du faire pictural que se fonderont les images nomades peintes par Abel Tournissoux.
Stephan Balleux
Quelle est cette lumière que nous recevons ?
Beaucoup d'historiens admettent communément que le Saint Jean qui se trouve dans la cathédrale de Pise est l'oeuvre la plus sûrement attribuée à Cimabue. A propos de celui-ci, certains disent qu'il représente les derniers feux de la grande tradition de l'icône en Occident, d'autres disent qu'il ouvre à une nouvelle ère.
L'identité de l'évangéliste est double : il est à la fois très grand et en même temps présente une grande humilité dans sa présence. Une sorte de petitesse gigantesque.
Son visage est penché et donne l'idée que la tour de Pise, symbole mondialement connu et se trouvant probablement non loin de là, se courbe par humilité.
Il y a pour moi un lien très intime entre l'oeuvre de Cimabue et deux des peintures d'Abel Tournissoux sur lesquelles je vais me concentrer : Je ne parlerai pas de ce lien intime, mais je parlerai de l'éclairage que celui-ci donne pour moi à ces deux peintures.
Si vous croyez mon témoignage, je vous dirais que je connais les lieux que représentent ces deux peintures et je pense même avoir vécu les évènements qui en sont à l'origine.
Mais si vous croyez mon témoignage, je vous dirais aussi que le peintre a modifié la réalité de ces espaces premiers. Comme cela, je dirais que la corde à linge qui se trouve en bas à gauche de "Mes très chers vous", ne s'y trouvait pas à l´origine.
Si vous en croyez mon témoignage, je vous dirais que la jeune femme et l'enfant qui viennent puiser de la lumière à la source dans "Ode à la joie", ne s'y trouvaient pas non plus. Mais ils sont vrais.
Et pourtant il me semble qu'Abel Tournissoux ne dépeint pas la fin d'une tradition picturale, il dépeint sa fin et son renouveau. La fin, nous pouvons bien l´entendre : les derniers feux d'un réalisme qui s'éteint chaque jour un peu plus dans l´histoire de la peinture, mais nous pouvons aussi y trouver le démarrage d'une nouvelle perspective qui par la lumière semble pouvoir s'y incarner.
Il me semble à vrai dire que les événements plaident pour moi. La geste brugélienne semblait encore il y a un ou deux mois raconter des peuplades légendaires qui dansaient sur les cadavres d'épidémies disparues. Mais aujourd´hui le réel lui-même semble être une immense fake news qui nous brûle le visage.
Ainsi donc, Abel Tournissoux semble vouloir nous dire que si l'on touche à la lumière de la peinture, elle peut encore nous aveugler.
Axel Pahlavi
La peinture figurative peut décrire ou inventer. Elle est une pensée frontale qui concentre une multitude de percées.Peindre offre l’aventure du détail qui s’apparente au focus de la mémoire.La peinture se connecte au souvenir d’une émotion, et c’est ce souvenir même qui construit ou dégrade l’image. La reconstitution des souvenirs de photographies ou d’une scène vécue lors de l’acte de peindre, modifie son cadrage, son essence ou même son histoire au sein de l’image. La mémoire est mon outil d’interprétation. Elle transforme mes sources en alternant sans cesse entre réalité et fiction. Ma réflexion sur l’évolution du souvenir d’une image a trait à l’acte de peindre. Le processus de travail, dans son ensemble, est une source d’inspiration inépuisable. C’est la peinture elle-même qui motive la suivante. Je m’engage dans un mécanisme de création où l’écriture, le motif ou le souvenir même de l’acte de peindre est à l’origine de la continuité des différentes séries. En entremêlant ces réseaux narratifs au gré des accrochages, les intrigues stimulent la mémoire par des jeux d’analogie.
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